Qui sont les membres de l’Association des microprêteurs du Québec (AMPQ) et comment opèrent-ils?

L’AMPQ regroupe des entreprises qui œuvrent à divers niveaux dans le domaine du microprêt. Nos exigences envers nos membres sont élevées et notre code d’éthique est strict. La majorité des microprêteurs sur le marché sont très loin de respecter ces exigences et ne pourraient pas faire partie de l’AMPQ.

Les entreprises membres se classent généralement sous l’un des deux groupes suivants :

  • Les garants
  • Les prêteurs

Voici leurs responsabilités respectives :

LES GARANTS

Les Garants offrent un service financier particulier. Leur activité consiste à aider les clients ayant généralement un mauvais dossier de crédit à en obtenir; Comment? En endossant complètement ou partiellement le prêt qu’un particulier pourra contracter auprès de n’importe quel Prêteur qui reconnaît la valeur de cet endossement. Un Garant peut traiter avec un ou plusieurs Prêteurs de son choix.

Le travail du Garant consiste donc à évaluer le risque que représente chaque consommateur qui se présente à lui. Pour ce faire, il évaluera divers critères :

  • L’âge du consommateur et son statut : célibataire, en couple, etc.
  • Son emploi et depuis quand l’occupe-t-il? L’employeur confirme-t-il les dires du consommateur?;
  • Ses revenus;
  • Ses références;
  • Ses autres obligations : loyer, prêt auto, services publics, etc.;
  • Ses indices de responsabilité financière : présence de chèques NSF à son compte courant, transferts vers d’autres comptes, existence d’autres micro-prêts etc.

Si ces éléments sont satisfaisants, le Garant ira plus loin dans le dossier du consommateur et procèdera à une analyse de sa capacité de remboursement et de son ratio d’endettement. Il pourra aussi pousser l’analyse jusqu’à faire une enquête de crédit. Les sources habituelles  d’information (Equifax, TransUnion) sur un dossier de crédit ne fournissent généralement pas d’information pertinente dans de tels cas. En effet, nous savons que la clientèle visée aura un mauvais dossier et un rapport Equifax ne fera que confirmer le fait; il faut donc se tourner vers d’autres sources qui lui indiqueront si le consommateur a l’habitude ou non de respecter ses engagements.

Après avoir complété son analyse, le Garant est en mesure de déterminer le niveau de risque que représente ce consommateur, de décider s’il l’endosse ou non, et le montant d’honoraires qu’il chargera pour cet endossement.

Par exemple, dans un cas où il s’agit de la première expérience avec ce consommateur et que les informations sur son compte sont partielles, le Garant peut juger que ce consommateur représente un risque tel qu’il exigera jusqu’à 50% du montant du prêt comme honoraire d’endossement. Par contre, s’il s’agit d’un consommateur qui a déjà un dossier chez ce Garant, que ce dernier a déjà endossé 3 ou 4 prêts pour lui et que l’expérience passée est bonne, il pourrait ne réclamer que 25% du montant du prêt à titre d’honoraire d’endossement. Il pourrait même aller plus loin et lui proposer des services d’assistance budgétaire ou de consolidation de dettes.

Le Garant est le premier contact chez qui un tel consommateur trouvera une oreille attentive à ses besoins et disposé à l’aider à obtenir du crédit. Sa mission ne s’arrête pas là : il doit gagner la confiance du consommateur, l’aider à comprendre ce qui constitue un dossier de crédit, les avantages d’en avoir un bon et les difficultés causées par un mauvais. Non seulement parle-t-on des avantages et difficultés, mais aussi des économies ou des coûts associés à l’une ou l’autre des situations.

Bien souvent, la clientèle des microprêteurs néglige fortement cet aspect, pense qu’elle n’y peut rien et ne s’en préoccupe guère. Or, c’est justement sur cet aspect que les Garants peuvent intervenir en faisant comprendre aux consommateurs, à l’aide d’exemples chiffrés par exemple, combien ils pourraient économiser s’ils avaient un meilleur dossier. En les incitant à une meilleure conduite en matière de crédit, ils aideront les consommateurs à sortir du cercle vicieux dans lequel un grand nombre d’entre eux s’enlisent. Ils pourront même aller jusqu’à offrir une lettre de référence en matière de crédit, ce qui les aidera à possiblement contracter un prêt auprès d’une institution financière conventionnelle.

LES PRÊTEURS

Les Prêteurs sont des sociétés avec lesquelles les Garants ne peuvent et ne doivent avoir aucun lien. Leur  collaboration est très limitée et se situe uniquement au niveau de l’atteinte d’un objectif commun : consentir du crédit à des consommateurs qui ont de la difficulté à en obtenir. Chaque Prêteur peut accepter les endossements de plusieurs Garants.

Le Prêteur a une obligation absolue, celle de respecter la Loi sur la Protection du consommateur. Cette obligation revêt principalement les formes suivantes :

  • Dresser un contrat contenant toutes les informations exigées et les présenter en la forme prescrite par règlement : bien identifier les parties contractantes, résumer en un coup d’œil les principales caractéristiques du prêt et expliquer tous les frais de crédit.
  • Divulguer clairement le taux d’intérêt : cela peut paraître aller de soi, mais de nombreux prêteurs malhonnêtes présentent le taux d’intérêt sous des formes mensongères. Un Prêteur membre de L’AMPQ devra toujours fournir l’information relative aux taux d’intérêt de la seule façon permise par la Loi, c’est-à-dire selon la méthode du taux effectif annuel.
  • Expliquer clairement les devoirs et obligations du Prêteur et de l’emprunteur : les possibilités de report des paiements, leur réduction, les conséquences pour chaque partie des paiements en erreur.
  • Fournir les mentions exigées par l’OPC.

En plus des obligations légales auxquelles il doit se soumettre, le Prêteur membre de l’AMPQ a d’autres obligations qui lui sont imposées par son code d’éthique : agir avec transparence, renseigner le consommateur en lui expliquant des notions qui lui sont étrangères, aider sincèrement le consommateur de toutes les manières possibles et être compréhensif à l’égard de ses difficultés.

Si le consommateur éprouve des difficultés à rembourser, il doit tout faire pour lui faciliter le remboursement de son prêt, même si cela implique de lui consentir une réduction. Jamais il ne doit tenter de l’intimider par des menaces entourant la perception des sommes dues. En fait, les seules occasions où le Prêteur peut se montrer coercitif, c’est lorsqu’il constate un manque évident de collaboration de la part du consommateur, que ce dernier tente de se défiler, qu’il fournit de fausses informations ou agit clairement dans le but de se soustraire à ses obligations ou tente de frauder le Prêteur.

En conclusion, si le consommateur traite avec un membre de l’AMPQ, il est assuré de transiger avec une entreprise honnête et respectueuse de ses droits, qui a choisi librement d’adhérer à un code d’éthique contraignant. Peut-être devra-t-il payer un peu plus que les conditions offertes par les institutions financières conventionnelles mais, de toute façon, ces conditions ne lui sont probablement pas accessibles.

Il pourrait toujours traiter avec les multiples microprêteurs sans scrupules qui continuent d’exister sur le marché et qui recrutent leurs clients à grands renforts de fausse publicité. Un prêt sera toujours plus facile à obtenir de ces derniers : moins de paperasse et de procédures, mais aucun respect pour la loi et la protection que cette dernière vise à offrir aux consommateurs. L’OPC met à la disposition des consommateurs des outils pour les aider à faire un choix judicieux; à ces derniers de s’en servir! L’OPC peut mener des enquêtes qui lui permettront éventuellement de mettre un terme aux activités de ces prêteurs sans scrupules, mais cela peut prendre du temps. Le meilleur outil reste la loi du marché : être plus sélectif et faire affaires uniquement avec des prêteurs respectueux de la loi!