Pour  bien comprendre, il est essentiel d’examiner les offres de microprêteurs de manière éclairée, car de nombreux microprêteurs font de la publicité intensive et proposent des offres qui peuvent piéger les consommateurs mal informés, rendant ainsi la comparaison entre les différentes offres du marché très difficile. Il serait souhaitable que ces microprêteurs fassent partie d’une association qui impose des règles de conduite éthiques à leurs membres.

Au Canada, certaines organisations regroupent les prêteurs qui proposent du crédit alternatif aux Canadiens résidant à l’extérieur du Québec. Malheureusement, au Québec, il n’existe pas d’organisation similaire, à l’exception de l’Association des microprêteurs du Québec (AMPQ). Cela est dû aux normes et à la Loi sur la protection du consommateur, qui imposent des règles différentes de celles en vigueur dans le reste du Canada. Toutefois, ces règles ont tendance, depuis le dernier budget fédéral, à se rapprocher des conditions québécoises.

Examinons quelques données issues des analyses du marché effectuées par la Canadian Lenders Association (CLA).

Le marché des emprunteurs canadiens peut être divisé en trois grandes catégories:

1- Les consommateurs de la catégorie «Prime» sont ceux que les grandes banques et institutions financières ciblent grâce à une publicité intensive et à de nombreux produits financiers. Ces consommateurs ont un emploi stable, des revenus suffisants et ont démontré une utilisation raisonnable et rationnelle du crédit qui leur est offert. La concurrence entre les grandes banques est si intense que le consommateur est généralement assuré de trouver un produit adapté à ses besoins.

2- La catégorie «Sub-Prime» regroupe les consommateurs qui, bien qu’ayant généralement des revenus réguliers voire confortables, ont accumulé au fil du temps un mauvais dossier de crédit. Ils vivent parfois au-dessus de leurs moyens, ont contracté plusieurs emprunts ou ont utilisé au maximum leurs cartes de crédit, accumulant ainsi des retards de paiement. En bref, ils font face à des difficultés financières. Les prêteurs alternatifs, tels que Easy Financière ou Fairstone, ciblent ce marché en proposant des prêts d’un montant plus élevé permettant de consolider les dettes du consommateur et d’étaler les remboursements sur une période plus longue. Ces prêteurs exigent généralement des garanties hypothécaires, même s’ils occupent une position de deuxième ou troisième rang. Malgré ces garanties, leurs prêts sont soumis à des taux qui requièrent une licence de prêteur à coût de crédit élevé.

3- Enfin, il y a la catégorie des emprunteurs à la recherche de microcrédit. Ce sont des consommateurs ayant des emplois précaires et des revenus tout aussi précaires, mais qui ont occasionnellement besoin de crédit. Personne ne souhaite leur accorder un prêt, à l’exception des microprêteurs. Le niveau de risque de ces prêts est si élevé que même le taux de 35% actuellement autorisé par l’Office de la Protection du Consommateur (OPC) est insuffisant pour couvrir les défauts de remboursement caractéristiques de ce marché.

Un constat s’impose: qu’on soit riche ou pauvre, il est IMPOSSIBLE de vivre en Amérique du Nord sans avoir recours, au moins occasionnellement, à du crédit. Alors, quelle solution reste-t-il pour les consommateurs appartenant à la troisième catégorie? La seule solution est de s’adresser à un microprêteur. Les prêteurs membres de l’AMPQ offrent du crédit aux consommateurs qui répondent aux critères de capacité de remboursement établis par l’OPC. Ceux qui se trouvent dans cette situation ont la chance d’accéder à du crédit à des coûts modérés, c’est-à-dire à des taux conformes aux normes de l’OPC. Quant à ceux qui ne répondent pas aux critères de l’OPC, qui constituent la grande majorité de ces consommateurs, ils n’ont d’autre choix que de fournir une garantie.

Cependant, les montants empruntés ne justifient en aucun cas la fourniture d’une garantie hypothécaire, même si cela était pratiquement possible, ce qui est rarement le cas. Les microprêteurs membres de l’AMPQ acceptent d’échanger cette forme de garantie tangible contre une caution plus flexible. L’emprunteur peut obtenir cette caution de différentes manières, selon son choix. Il peut s’agir d’un collègue de travail, d’un ami ou d’un membre de la famille, à condition que cette personne remplisse elle-même les critères énoncés dans la Loi sur la protection du consommateur (LPC) et ses règlements d’application. Si l’emprunteur ne connaît personne répondant à ces critères ou s’il est trop timide pour demander un tel service à son entourage, il peut obtenir une caution de la part de nombreuses entreprises qui proposent ce service sur Internet.

En conclusion, tout consommateur qui doit s’adresser à un microprêteur a grandement intérêt à choisir un prêteur qui est membre d’une association imposant des normes éthiques rigoureuses, afin d’être pleinement informé du coût réel final de son emprunt. Un consommateur bien informé est un consommateur qu’on ne peut pas tromper!